Update

Mon dernier article sur ce blog a été rédigé il y a presque six mois et je pense qu’il est plus que temps de faire un peu le point. J’ai l’impression que cette aventure à bicyclette s’est terminée hier. “Times flies when you’re having fun” comme on dit par ici. De même que la plupart des articles de cette catégorie, j’écris celui-ci avant tout pour moi, pour garder une trace, un peu à la manière d’un journal intime, mais public. Si vous n’en avez rien à faire, je vous conseille tout de suite d’arrêter de me lire et d’aller voir des vidéos rigolotes avec des chats à la place, vous aurez moins l’impression de perdre votre temps. Toutefois, si vous lisez cet article et le trouvez intéressant, j’en serai très heureux.

YOLO

YOLO

La semaine dernière, nous avons lancé la toute nouvelle version de Storify, nommée “Mendeleev” pour les intimes car elle met en évidence les éléments individuels et plus uniquement les histoires comme auparavant. Qu’on soit d’accord ou pas avec la direction prise, je reste très satisfait du travail réalisé par notre petite équipe et fier que nous ayons été cités dans des blogs technologiques tels que TechCrunch, Mashable et The Next Web. Pour moi, le plus grand accomplissement reste néanmoins la critique positive du nouveau site par ZURB, une des boîtes de design que je vénère le plus au monde.

Cela fait désormais plus d’un an que je travaille chez Storify et mener à bien cette release fut le plus gros challenge auquel j’ai du faire face. Je n’ai jamais appris autant que durant cette année, bien évidemment au niveau technique mais aussi dans des domaines comme le design, le product management et l’entrepreneuriat. C’est parfois à se demander si je connaissais vraiment quelque chose avant de débarquer ici. Mes nouveaux joujoux se nomment Node.js, Express, MongoDB, CoffeeScript, Backbone.js, etc. Je vous recommande vivement de jeter un oeil à tout ça. Sur ma lancée, je publierai peut-être quelques articles plus techniques pour vous faire part de mes découvertes.

Participer à l’élaboration d’un vrai produit fut également quelque chose de plus ou moins nouveau pour moi. Ayant toujours travaillé en tant que prestataire de services, aussi bien chez Emakina que chez 1MD, ce fut un gros chamboulement dans mes habitudes et ma façon de travailler. J’ai en tout cas l’impression d’avoir trouvé ma voie. Je sais maintenant que je veux concevoir des produits. L’article “The Product Engineer” par Dion Almaer a en quelque sorte été une révélation pour moi. C’est ce qui me correspond le mieux. C’est moi.

Les rencontres que j’ai pu faire ici sont également exceptionnelles. Difficile d’ailleurs de ne pas se sentir vieux con quand on est entouré de gens si brillants dans tous les domaines. Certains semblent d’ailleurs déjà tout savoir malgré leur jeune âge (ou pensent tout savoir et vous font des leçons de vie — ceux-là sont irritants et méritent des claques). Bref, tout ça est parfois un peu déprimant mais très enrichissant.

A part ça, la vie en Californie reste quelque chose de très agréable et mon envie de rentrer en Belgique est à l’heure actuelle à peu près aussi faible que l’Irlande à l’Euro 2012… Je suis un peu plus blasé et moins émerveillé par la moindre des choses comme ce fut le cas lors des premières semaines ici mais j’imagine que c’est normal, même si c’est un peu dommage. Notre appartement de la rue Maurice Wilmotte à Saint-Gilles m’apparaît parfois comme un très ancien souvenir. Notre vie est à San Francisco à présent et même si nous ne resterons probablement pas ici pour l’éternité, nous ne sommes pas encore d’humeur à rentrer en Europe.

Quoiqu’il en soit, toutes ces choses rassemblées me font dire que je me sens prêt désormais pour de nouvelles aventures. Même si j’ai quelques idées assez précises, au moment où j’écris ces lignes, je ne suis pas encore tout à fait certain de ce que le futur me réserve. La seule chose sûre et certaine actuellement, c’est que le 21 décembre 2012 sera mon tout dernier jour chez Storify. Je suis particulièrement fier d’avoir contribué à ce projet exceptionnel, je ne pourrai jamais remercier assez les personnes qui m’ont offert cette magnifique opportunité et je suis très impatient de voir ce qui va se passer maintenant que je me plonge dans l’inconnu ! Plusieurs portes s’ouvrent à moi, je ne sais pas encore dans laquelle je vais m’engouffrer. L’idéal serait évidemment de pouvoir lancer mon propre produit !

La suite au prochain épisode… (gros suspense insoutenable)

Merci !

Je tenais à écrire cette note pour remercier toutes les personnes qui m’ont aidées à atteindre mon objectif de $3000 pour participer à la course AIDS/LifeCycle entre San Francisco et Los Angeles !

De façon tout à fait inattendue, un miracle s’est produit dans la nuit du 22 au 23 mai 2012. Un jour plus tôt, j’étais prêt à tout abondonner, vu qu’avec seulement $1100 déjà levés, j’étais encore loin de mon objectif (ce qui aurait été vraiment dommage vu que je suis prêt physiquement). Je me suis donc résolu à utiliser la technique connue sous le nom de « spam à l’entièreté du carnet d’adresses », technique que je m’étais autorisé à utiliser uniquement en dernier recours. Cela a plutôt bien fonctionné… En moins de 24 heures, l’objectif était atteint ! Comme quoi, on dirait bien qu’il ne faut jamais abandonner !

AIDS/LifeCycle

Un GRAND merci donc !

Je tiens donc à remercier un milliard de fois mes donateurs : Benjamin Bobon, Storify, fdeliege, General Store, Ced Lamärde, Pilok, Marc Contreras, Cedbuzz, buza, Xavier Corman, Gilles Bazelaire – Dogstudio, Jean-Christophe Cuvelier, Pascal aka ZorrObiwan, Henry Daubrez, francbelge, @webaoo, Brahim, PaKaL, Adrien, Cyril, JKB, Jeremie Lannoy, Ernesto, Amalia, Mr. Arnaud Olivier Coomans, Caroline Battaglia, marcodzo, Maxime Daye, Mr. Ramon Suarez, boblemarin, Nic, Mr. Benjamin Henriet, David Georges (@Daaaaad), Mysterious Man, iloveyourtshirt, Mr. Michael Villar, Emilie Maquet, Thibaut Ninove (@tbnv), Johann romefort, Vincenzo Ruggiero, Pol, Jonathan Sichem, Greg, Mr. Yannick Schutz et Desire Dupas (dites moi si vous voulez un petit lien sous votre nom). Merci aussi à tous les autres bienfaiteurs qui ont souhaité rester anonymes. Enfin, merci à tous ceux qui ont sharé, linké et retweeté, ça s’est avéré très utile. Grâce à vous tous, je vais pouvoir répandre ma sueur sur le sable californien (et essayer de perdre quelques kilos par la même occasion, ce serait bien) mais surtout : des vies vont être sauvées !

L’épopée démarre ce dimanche. Elle vous sera contée sur Twitter, Facebook, Storify et peut-être ici même. Je posterai probablement des photos de mes marques de bronzage ridicules pour que vous puissiez vous moquer.

Ce blog est responsive

Il m’en aura fallu du temps. Presque deux ans après l’article précurseur d’Ethan Marcotte et dix mois après en avoir parlé sur ce blog, celui-ci est enfin compatible avec tous vos devices, qu’ils soient grands ou petits. Adieu le plugin WordPress tout pourri (que j’avais déjà abandonné il y a un petit temps), bonjour la modernité !

C’est vrai que le nouveau design n’était pas ultra compliqué à adapter mais il a quand même fallu un peu ruser pour certains aspects. Pour résumer rapidement, j’y suis principalement allé à coups de max-width et de width:100%. J’ai finalement assez peu fait usage des media queries, qui ont été utilisées principalement pour réduire la taille du texte sur petit écran. Je me suis servi de FitText.js pour le titre principal et de cette technique très futée pour les vidéos.

Responsive

Je n’ai pas testé toutes les pages, donc si vous voyez un truc pas net qui dépasse sur les côtés, faites le moi savoir. Dans l’ensemble, ça devrait aller mais j’ai eu une sale tendance à utiliser des embeds louches par le passé et ils doivent sûrement être peu esthétiques sur l’écran de votre téléphone. Je vous promets aussi de me débarrasser du reCAPTCHA dès que je trouve une solution alternative satisfaisante.

Et tant qu’on est là à parler de responsive Web design, je vous invite aussi à consulter storify.com sur votre smartphone 😉

Appel à votre générosité — AIDS/LifeCycle

Comme je l’avais déjà dit ici, je me suis lancé un petit défi personnel en 2012. En effet, je participerai à AIDS/LifeCycle au début du mois de juin. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une randonnée à vélo entre San Francisco et Los Angeles d’une distance totale de 877 kilomètres répartis sur 7 jours !

AIDS/LifeCycle

Nous avons besoin de vous !

C’est évidemment un gigantesque défi sportif et je dois encore m’entraîner ardemment pour y arriver. En outre, c’est également un énorme défi financier. En effet, le but d’AIDS/LifeCycle est de lever de l’argent pour combattre le SIDA. En conséquence, chaque participant doit rassembler au moins $3000 pour avoir droit de prendre part à la course. Et c’est là que vous entrez en jeu !

Je profite de la toute relative notoriété de ce blog pour faire appel à votre générosité. Pour me faire plaisir, il vous suffit de vous rendre sur cette page, de cliquer sur “Donate to support Vincent!” et de me faire un petit versement. Je ne demande pas que vous versiez énormément d’argent. 600 personnes versant $5 chacune suffiront. Évidemment, si vous souhaitez mettre plus, libre à vous ! Cela ne prendra que 5 minutes de votre temps, je serai très content mais surtout, ça contribuera à enrayer cette terrible épidémie qui tue presque 3 millions de personnes dans le monde chaque année !

Merci d’avance !

Faire une donation

Bilan de mon premier SXSW

Le Texas est déjà loin mais je garderai un très bon souvenir de ce premier, et sûrement pas dernier, South by Southwest.

Ça m’a fait très plaisir de revoir tous les Belges qui participaient à la Webmission et de pouvoir assister aux conférences d’orateurs renommés tels que Jeffrey Zeldman (Happy Cog), Josh Clark (Global Moxie), Andy Hume (Clearleft), Sean McBride (Typekit), David Baron (Mozilla), Tab Atkins (Google), Jacob Surber (Adobe), Håkon Wium Lie (Opera), Tantek Çelik (Mozilla), Ryan King (Twitter) et bien d’autres…

Belgian Webmission at SXSW

La Webmission belge boit un verre.

La chose la plus frustrante du SXSW est d’ailleurs le fait qu’on loupe en permanence 90% de ce qui se passe vu que beaucoup de sessions se déroulent en même temps. Il faut faire des choix. Et j’ai fait le choix des sessions techniques comme vous pouvez vous en douter en ayant lu les noms ci-dessus.

Mais ce que je retiendrai surtout du SXSW, ce sont les fêtes ! A la fermeture du centre de convention chaque soir, la ville prend un autre visage festif. Mention spéciale pour la fête Foursquare qui fut la meilleure à laquelle j’ai eu la chance d’assister ! Merci encore American Express pour l’open bar !

Pour en savoir plus, je vous invite à lire ma couverture quotidienne du festival sur Storify :

Et en parlant de Storify, je ne suis pas peu fier de notre prix reçu le dernier jour dans la catégorie Social Media des SXSW Interactive Awards. Ça fait évidemment plaisir d’être reconnu par la profession et d’être primé dans la même soirée que Jeffrey Zeldman !

Oh shit, we won.

Tout ça me fait dire que je retournerai probablement l’an prochain et que je recommande à chacun d’y assister au moins une fois dans sa vie ! À l’année prochaine ?

(Photo et vidéo par Damien Van Achter)

Copy Paste

La plupart des entrepreneurs dignes de ce nom vous diront que pour réussir sa startup, il faut commencer par avoir une idée originale qui sera adoptée par un nombre suffisant de personnes pour, dans l’absolu, en permettre sa monétisation.

Malheureusement, tout le monde ne pense pas comme ça…

Vous connaissez peut-être Karl Jo Seilern-Aspang, un entrepreneur allemand qui s’est depuis plusieurs années specialisé dans le plagiat de startups à succès de la Silicon Valley. Sa dernière production en date se nomme Pinspire, une copie conforme de Pinterest. Karl Jo peut compter sur une armada de développeurs pour copier n’importe quel site Web, aussi complexe soit-il, en à peine quelques semaines. Le but de la manoeuvre est d’agir localement, là où la startup copiée n’est pas encore implantée, dans le but de se faire racheter par celle-ci dès qu’elle aura l’intention de s’établir dans les territoires déjà conquis par notre ami allemand.

Et ça marche ! Plinga a été rachetée par Zynga et MyCityDeal par Groupon ! Je suis très curieux de voir ce qu’il va advenir de Pinspire…

Karl Jo et son équipe

Avec toute son équipe, vous copier, il s’y engage !

Certains diront que c’est malin, d’autres que c’est lamentable. C’est un business model comme un autre mais personnellement, je devrais faire un choix entre ça et pouvoir encore me regarder dans le miroir le matin…

Dans un tout autre contexte, pas plus tard qu’hier, j’ai découvert un service d’achat de rasoirs avec un système de livraison mensuelle. Les belges auront reconnu Razwar mais je parle en réalité de Dollar Shave Club. Lancé plus de 3 ans après Razwar, DSC est en passe de devenir une véritable success story, bien aidée par une vidéo de lancement relativement drôle, reprise par de très très gros sites dont Mashable.

C’est rigolo mais c’est salaud !

Je n’y avais pas prêté beaucoup attention jusqu’ici mais je me rends compte (et j’espère me tromper) qu’un nouveau business model pourrait naître : l’entrepreneur américain (californien de préférence) qui copie la super idée d’un européen pour la lancer dans un marché plus propice à son explosion. Tout ça est un peu terrifiant et j’espère vraiment que certains ne vont pas y voir un nouveau créneau porteur. Pour éviter ça, je recommanderais vraiment à l’entrepreneur européen de ne pas rester coincé dans notre vieux continent et d’agir assez vite pour avoir une portée internationale. Voir un copieur couronné de succès là où votre idée originale vivote péniblement doit être un sentiment très amer.

Tout ça nous prouve aussi qu’avoir une bonne idée ne suffit pas. Il faut avoir cette bonne idée au bon moment et au bon endroit.

Ça rejoint ce que je disais dans un précédent article où je dressais l’état du Web belge.

Qu’en pensez-vous ? Vous avez d’autres exemples de copiés/copieurs ?

(Je terminais d’écrire ce billet quand j’ai découvert cet article de Robin Wauters sur The Next Web. Merci à lui d’avoir essayé de remettre les pendules à l’heure !)

Mon premier SXSW

Dans quelques jours débutera à Austin la grande messe annuelle des geeks du monde entier (mais surtout des USA), j’ai nommé le South by Southwest !

C’est ma première participation à cet événement mythique. J’avais tellement envie d’y aller depuis l’an dernier que j’ai décidé d’organiser (avec Greg) une Webmission dans la capitale du Texas. Nous ne sommes pas peu fiers de compter une vingtaine de participants belges. La Belgique sera plus que bien représentée !

J’aurai une double casquette pour ce SXSW, ce qui n’était pas prévu au départ. En effet, en plus de la Webmission, je ferai également le déplacement en tant que Product Manager de Storify, la startup pour laquelle je travaille depuis plusieurs mois. Nous avons d’ailleurs réservé quelques surprises aux participants, à commencer par cette fonctionnalité expérimentale pour créer vos stories de façon automatique.

Plus que deux fois dormir et nous y serons. Pour ceux qui ont la chance de pouvoir en être, je vous dis à très bientôt !

Testimonial Webmission

[Disclaimer] Cet article a été initialement posté sur webmission.be en anglais. Je le reposte ici en français pour ceux qui ont du mal avec la langue de Shakespeare !

La première fois que j’ai mis les pieds en Californie, c’était en mai 2010 pour la Webmission. C’était la deuxième Webmission qui s’envolait vers la Silicon Valley et nous y allions pour présenter WooRank, un outil SEO d’analyse de sites Web. Nous avions relaté notre expérience sur le blog de 1MD à l’époque.

Ce fut pour moi un trip très inspirant. Outre la ville dont je suis tombé amoureux en un instant, j’ai directement accroché à l’enthousiasme débordant du lieu. Ici, tout semble possible. Les entrepreneurs n’ont aucune contrainte et aucune limite. Ils veulent changer le monde, ni plus ni moins.

Toutes les plus importantes sociétés d’informatique se trouvent ici : Google, Apple, Facebook, Twitter, Yahoo!, Electronic Arts, etc. C’est l’endroit rêvé pour un informaticien, tout comme Hollywood est l’endroit rêvé pour un acteur souhaitant percer dans le cinéma.

C’est aussi ici que se trouvent beaucoup de développeurs de technologies (par exemple Node.js inventé par les gars de Joyent) et beaucoup d’investisseurs qui n’hésiteront pas à mettre plusieurs millions de dollars dans votre startup si elle semble intéressante pour eux !

En moins de 24h, j’ai su que j’habiterais ici un jour futur.

Donc, des que j’en ai eu l’opportunité, je n’ai pas hésité très longtemps. En plus, j’ai la chance de travailler pour Storify, une startup jeune et pleine de potentiel !

Bref, tout ça pour dire que la Webmission a vraiment été une étape très importante dans ma carrière et que je recommande à quiconque d’y participer un jour. Ça pourrait vraiment changer votre vie !

L’état du Web belge – acte 3

J’ai récemment lu l’article de Brice Le Blévennec à propos de l’état du Web belge et je dois avouer que j’étais plutôt d’accord avec lui. J’ai ensuite lu la réaction récente d’Alexandre Plennevaux qui n’était plutôt pas d’accord avec Brice et je dois avouer que je suis un peu moins d’accord avec Alexandre.

La Belgique est une mine de talents, nous sommes tous d’accord là-dessus. Nous avons d’excellents designers, d’excellents développeurs et surtout beaucoup de gens qui ont des idées. Parfois de très bonnes idées. Tellement que j’aurais vraiment du mal à en faire une liste exhaustive. Le problème, c’est qu’avoir du talent n’est pas suffisant. Il faut pouvoir le développer, et ensuite en vivre, dans un environnement qui n’est pas hostile à cela.

Donnez une Fiat Panda à Sébastian Vettel et je ne suis pas sûr qu’il gagnera encore une course de F1. Donnez une poêle à frire au lieu d’une raquette à Novak Djokovic et je ne suis pas sûr qu’il remportera encore un tournoi du Grand Chelem dans sa carrière.

Fiat Panda

Essaye de gagner le Grand Prix de Spa-Francorchamps avec ça…

Être un entrepreneur, vouloir innover en Belgique est très frustrant. On se sent vite isolé. Peu considéré. Peu aidé. Et même si Alexandre semble délaisser un poil l’aspect financier, ça reste le (putain de) nerf de la guerre. Si vous voulez développer votre business, engager des gens, vivre de votre passion, vous avez besoin d’argent. Et en Belgique, on ne vous donne pas d’argent. Sauf si vous gagnez déjà de l’argent. En Belgique, on donne donc de l’argent à ceux qui n’en ont pas besoin vu qu’ils en gagnent déjà.

L’autre problème en Belgique est qu’on voit assez petit. On a assez peu d’ambition. On essaye en Belgique et puis on verra. Peut-être qu’après on attaquera le nord de la France. Quand on crée quelque chose dans la Silicon Valley, on veut changer le monde. Ça peut parfois paraître utopique mais au moins, on ne s’auto-limite pas sur la ligne de départ. On ose choisir de rouler en Porsche 911 même si on risque plus d’avoir un accident qu’avec une Fiat Panda. Parce qu’ici, avoir un accident, ce n’est pas si grave que ça. L’échec est même plutôt bien vu. On a appris pour la prochaine fois. En Belgique, l’échec, c’est le mal. Bouh. Caca. Sans compter que les indépendants, ceux qui osent lancer leur propre business sont des gens assez mal vus. Des bizarres. Des mauvais. Des arnaqueurs.

Je suis désormais fortement convaincu qu’il est très difficile voire impossible de développer une startup Web B2C à échelle mondiale depuis la Belgique. Pour que ça marche, vous avez besoin d’une masse critique. Et la masse critique, ce n’est pas en Belgique que vous la trouverez. Vous avez besoin d’un marché et le marché est trop petit en Belgique. Netlog reste peut-être l’exception qui confirme la règle. Et c’était un Facebook avant Facebook. Mais ce n’est pas devenu Facebook. CQFD ?

Pour le B2B, ça reste possible. Des startups comme Knowledge Plaza ou Kickoff tendent à nous le prouver. Il vous suffit finalement d’avoir quelques clients de renommée internationale et la réussite peut vite être au rendez-vous. Plus facile à dire qu’à faire bien entendu. Mais qui sait où ces startups seraient aujourd’hui si elles étaient basées à Moutain View, Palo Alto ou San Jose et non pas à Louvain-la-Neuve, Bruxelles ou Gand. C’est un autre débat.

La liste d’Alexandre est belle, mais…

Mais…

Checkthis et WooRank pourraient vraiment exploser en venant s’implanter en Californie. Je leur dis souvent et je sais qu’ils y pensent tous les soirs avant d’aller dormir. Pas vrai les gars ?

Storify est une startup… américaine. Le CEO de Storify est originaire de Nivelles mais c’est finalement tout ce que cette boîte a de belge. Je pense que Xavier aurait bien voulu créer sa société en Belgique mais il a été jeté comme un malpropre à chaque fois qu’il a demandé un peu d’argent pour démarrer. Il a donc été presque obligé de s’installer à San Francisco pour pouvoir lancer Publitweet et ensuite Storify.

Drupal a également été créé par Dries Buytaert, un belge et ce projet open source s’est assez vite répandu dans le monde entier. Mais comme vous le savez, l’open source, ça ne rapporte pas vraiment beaucoup d’argent. Dries a donc décidé de lancer une boîte de consultance, Acquia, pour gagner de l’argent avec l’expertise sans pareille qu’il a de son propre produit. Et Dries a choisi de lancer Acquia, non pas à Anvers, d’où il est originaire, mais à Boston, là où ça se passe.

De source sûre, je sais que Davy Kestens, le fondateur de TwitSpark s’installera prochainement à San Francisco et TwitSpark deviendra probablement une startup américaine également.

François Deliège, qui a travaillé à l’élaboration de data.be avec Toon Vanagt, est aujourd’hui le CTO de Memolane, startup basée à deux blocs de Union Square, à San Francisco.

Des designers talentueux comme Tim Van Damme ou Veerle Pieters ont connu leur plus grande renommée dès qu’ils ont décidé de s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique et travailler pour des startups et des clients américains.

Veerle Pieters

Le talent n’est pas et n’a jamais été le problème.

Qui a parlé de fuite des cerveaux ?

Je ne connais malheureusement pas assez les autres startups pour en parler mais si leurs fondateurs tombent par hasard sur mon billet, je serais curieux de connaître leur retour d’expérience. Surtout si c’est pour me dire que je me trompe, car j’aimerais tellement me tromper à ce sujet.

Bref, le talent et les idées, ce n’est vraiment pas ce qui manque en Belgique. Ce qui manque, c’est un bon environnement pour leur donner de l’essor. Pour percer dans le football, les meilleurs joueurs belges doivent aller en Italie, en Angleterre ou en Espagne. Nos comédiens tentent de percer à Paris et les meilleurs aboutissent à Hollywood. Pourquoi en serait-il autrement pour le Web ? Pourquoi essayez de se convaincre que ça peut marcher alors que ça n’a jamais marché et que ça ne marchera probablement jamais ?

Et finalement, je rejoins Brice. Tout ce qui se fait en Belgique est assez peu excitant. Et si ça devient excitant, c’est parce que c’est devenu un peu moins belge, voire presque plus belge du tout.

La parole est à vous.

Le secret de ma réussite en 2012

Depuis quelques années, on ne peut pas dire que j’ai été très malchanceux et que j’ai eu beaucoup de coups durs dans ma vie. Certains de mes rêves professionnels ont pu se réaliser, ma vie privée est très heureuse et je suis en bonne santé. Je touche du bois pour que ça continue.

Le secret de ma réussite ?

Depuis maintenant neuf ans, chaque 31 décembre à 23 heures 59 minutes et 24 secondes, je mange douze raisins.

Cette tradition espagnole tire ses origines à Alicante, en 1909, année durant laquelle quelques viticulteurs locaux la créèrent pour remédier à une cueillette excédentaire.

Elle consiste à manger un raisin pour chaque coup de minuit, ceux-ci étant espacés de trois secondes.

Depuis lors, la tradition s’est étendue à toute l’Espagne et chaque ville ibère a un lieu spécial pour fêter la nouvelle année. Le plus connu et le plus important est celui de la Puerta del Sol à Madrid, où se réunissent des milliers de personnes, face à une horloge centenaire. Oui, c’est aussi là que se sont indignés les indignés plus tôt cette année…

Puerta del Sol

Festivités de nouvel an à la Puerta del Sol (Madrid)

La réussite de cette tâche (largement faisable) vous assure une année prospère et heureuse. Je n’ai pour l’instant encore jamais failli.

Voilà, ce n’est pas plus compliqué que ça ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Pour d’autres conseils de pro, vous pouvez acheter mon PDF pour la modique somme de $299.

Bonne et heureuse année 2012 !