L’autre vie

Il est 5h30. Le réveil sonne. J’ai 30 ans aujourd’hui. Quel dommage que ça tombe un lundi. Pas le temps de trop y penser, je prends ma douche, je m’habille, je me fais un petit café et je suis déjà sur la route. Je pars toujours très tôt pour éviter les bouchons et pour pouvoir rentrer assez tôt pour aller chercher les enfants à l’école. Je ne déjeune pas à la maison. J’ai pris l’habitude d’aller chercher une couque tous les matins chez Panos, à une dizaine de minutes à pied du bureau. Je sais qu’il y a sans doute une centaine de meilleurs endroits pour casser la croute le matin mais c’est devenu une sorte de rituel. J’y ai été depuis mon premier jour et je n’ai qu’à de très rares occasions brisé ce protocole, même quand c’est la grosse drache sur Bruxelles, comme c’est le cas aujourd’hui.

Je travaille chez Belfius, une banque belge qui s’appelait autrefois Crédit Communal et ensuite Dexia. Ça a été mon premier et unique job jusqu’à présent. Cela fait 8 ans que j’y travaille. Je ne sais pas si j’y resterai toute ma vie mais je m’y plais assez bien et plus important que tout, j’ai la sécurité de l’emploi ! C’est crucial dans ces temps de crise. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, surtout dans le secteur bancaire. J’ai un salaire correct, une Audi A3 de société, des chèques repas et quelques autres avantages.

Belfius
Mon bureau.

Je ne suis pas banquier. J’ai étudié l’informatique à l’université de Mons-Hainaut entre 2001 à 2005. J’ai reçu le diplôme de licencié en informatique avec grande distinction. Mon poste chez Belfius est donc dans ce domaine. Je suis analyste programmeur et responsable de la sécurité sur Belfius Direct Net, notre portail d’online banking. Toutefois, mon titre est quelque peu mensonger. Cela fait de nombreuses années que je ne programme plus vraiment. Dans ce genre de grandes structures, les licenciés ne mettent pas vraiment les mains dans le cambouis. On laisse ça aux gradués. De toute façon, je ne pense pas que la programmation me manque vraiment. Ce n’était pas trop mon fort à l’université.

Il est un peu plus de 9h et mon chef arrive. Il me souhaite un joyeux anniversaire. C’est le premier à me le souhaiter aujourd’hui mais c’est normal, les autres ne pourraient pas le savoir car j’ai pris soin de ne pas les ajouter sur Facebook. Ce sont mes collègues, pas mes amis, et je n’ai pas envie qu’ils connaissent toute ma vie. Mon chef est le seul à me connaître un peu mieux. C’est lui qui m’a engagé. Par contre, je ne suis pas sur qu’il sache que je passe un grand cap aujourd’hui. Il doit avoir perdu le compte et penser que j’ai 35 ans car c’est ce à quoi je ressemble physiquement. Avoir eu des enfants si jeune, la grisaille et le stress m’ont prématurément fait prendre quelques rides et fait perdre pas mal de cheveux.

Jusqu’à présent, c’est une journée comme les autres. Rien d’excitant mais c’est tant mieux. Mon job est de faire en sorte que tous les voyants soient au vert et c’est le cas. Je suis assez enthousiaste à l’idée de démarrer une refonte de notre système d’envoi de virements dans quelques semaines. Malheureusement, nous sommes toujours en attente de validation de la part du management. Cela peut prendre pas mal temps mais je m’y suis habitué. En attendant, c’est un peu le chômage technique, même s’il y a évidemment toujours des choses à faire. Une autre chose qui me fait dire que c’est une journée comme les autres : le café est toujours aussi peu savoureux. Je continue quand même à aller en chercher plusieurs fois par jour, histoire de me dégourdir un peu les jambes et de passer le temps.

Il est 15h et ma journée se termine tout doucement. Direction Tubize. Dès que je suis sorti des études, ma femme et moi avons acheté un terrain dans cette petite bourgade du Brabant Wallon située à 30 km de Bruxelles. Nous y avons fait construire très peu de temps après. Les taux étaient très intéressants à l’époque. Nous nous y plaisons, c’est notre chez nous. C’est aussi très pratique car c’est à environ 10 minutes en voiture d’Hennuyères, le village où mes parents vivent et où j’ai passé mon enfance. La maison est relativement grande, avec un beau jardin mais j’aimerais bien l’étendre et construire une veranda. Cette augmentation que je demande depuis des années me permettrait de réaliser ce projet plus vite que prévu mais d’après ce qu’ils me disent, j’aurais atteint un seuil et si je veux gagner plus, il faudrait que je prenne la place de mon chef. Malheureusement, mon chef est bien vissé à sa place. Je pourrais éventuellement la lui prendre quand il part à la retraite, mais ça n’arrivera pas avant une bonne dizaine d’années.

Maison Blavier
Notre maison.

Ce week-end, j’ai lu un article dans le Télé Moustique à propos de Mark Zuckerberg (le PDG de Facebook) et tous les milliardaires de la Silicon Valley. Parfois, je me prends à rêver et à me dire que je pourrais également me lancer, créer ma propre société et que l’argent ne soit plus un problème. Mais je suis vite freiné par l’idée de l’échec. Je n’ai aucune connaissance en gestion et j’ai l’impression que j’aurais beaucoup plus de chances d’échouer que de réussir. De plus, après m’être un peu renseigné, on m’a dit que les indépendants étaient fortement taxés, surtout durant les premières années. Je pourrais également dire au revoir à tous ces beaux avantages que j’ai chez Belfius. Qui nourrira mes enfants et payera le prêt de la maison si jamais mon projet ne fonctionne pas ? Je n’ai pas envie de tous ces soucis. Je suis bien où je suis. Je ne peux pas mettre ma situation en danger, c’est inconcevable !

Ce texte que vous venez de lire est une fiction. C’est ma vie si en 2005, fraîchement sorti de l’université, j’avais fait des choix plus conventionnels par rapport à mon futur. Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal. Je respecte totalement les gens qui font ces choix. Pour ma part, je suis heureux d’avoir décidé de sortir de ma zone de confort, d’avoir pris mon destin en main et d’avoir tenté quelque chose de différent.

29 Comments

  1. billy's avatar billy says:

    En fait, c’est vraiment une fiction… la partie informatique de Belfius a été reprise par IBM.
    http://pro.01net.com/editorial/599343/rachat-de-dexia-technology-services-par-ibm-la-signature-est-encore-repoussee/

    BâT,
    billy

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  2. Sylvain Kalache's avatar Sylvain Kalache says:

    Génial! J’adore! Tu es vraiment doué dis moi. Tu devrai te mettre à écrire plus souvent 🙂

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  3. Ussama Dahnin's avatar Ussama Dahnin says:

    Ou t’aurait pu juste devenir chanteur au bistro, qui sait.

    Message envoyé depuis un futur alternatif.

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  4. victor's avatar victor says:

    et donc, t’as encore des cheveux ?

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  5. Mateusz's avatar Mateusz says:

    J’adore ta maison… 😉

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  6. Ecto's avatar Ecto says:

    Wow, vachement pessimiste comme vision des choses 😉
    En fait j’ai un peu le même point de départ, j’ai aussi fait l’umh avec un an de décalage par rapport à toi, dingue, on s’est p’tet croisés dans les couloirs !

    En ce qui me concerne, je suis toujours en Belgique, même si ca pourrait changer.
    Je travaille effectivement a Bruxelles en tant que “software engineer” et j’ai une licence en informatique. Pourtant dans ma boite, on code aussi pas mal mais on a peu de pression. Par contre on a plein de congé, des horaires hyper souples…

    J’ai pas fait batir, je vois pas l’intérêt de s’endetter a vie pour construire le bête cube de brique pareil que tout le monde.

    Je suis marié à une charmante épouse, mais j’ai pas de gosses, investissement temps/ressource peu rentable à mon gout 😉

    J’ai pas télé-moustique parce que je n’ai pas la télé, j’ai mieux à faire de mon temps de cerveau. J’aime par Zuckerberg et encore moins facebook et je préfèrerai être pauvre que de faire des milliards en revendant les la vie privée de mes utilisateurs.

    Bon et si tu nous racontais la vraie maintenant ? Qu’on voit un bout de ton “american dream” 😛

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  7. Philippe Gueuning's avatar Philippe Gueuning says:

    Pour ma part, je le trouve pas mail écrit du tout, ton article 😉

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  8. Lionel's avatar Lionel says:

    Fiction, fiction… C’était donc bien toi que j’ai vu de loin au MediaMarkt avec tes gamins dans leur poussette.

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  9. Lucas's avatar Lucas says:

    C’est marrant, on sent presque une once de regret par rapport à l’histoire que tu évoques. Serait-ce donc vrai que les gens qui ont fait le choix d’une vie plus libre se prennent également à penser parfois “et si j’avais déjà ma maison et mes enfants…” ?

    Bonne continuation !

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  10. Steve Degosserie's avatar Steve Degosserie says:

    Post intéressant, mais je trouve dommage de présenter une réalité bi-polaire, ou soit on a une petite vie bien rangée, ennuyeuse à mourir comme tu la présentes, soit on est parti à San Francisco et on a réussi dans le monde des startups. A t’écouter, se marier, avoir des enfants, acheter une maison, sont des expériences qui pourrissent une vie et qu’il faut à tout prix éviter si on veut faire carrière dans le (petit) monde du software. Pourquoi ne pas présenter des pistes pour arriver à combiner les deux au lieu de sous-entendre un mode d’emploi étriqué de la réussite? Les temps changent, la Californie n’est pas (plus) le centre du monde de l’industrie logicielle, de l’innovation technologique il y en partout.

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  11. Sortir de sa zone de confort
    Le mouvement
    Quitter son pays
    C’est ce qui m’a permis de réussir moi aussi.
    Agréable à lire ta fiction. merci.

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  12. Ben's avatar Ben says:

    Tiens, tu as écrit ce post après le Hangout avec Jérémie et les students que j’ai vu la semaine passée ? J’y retrouve pas mal de choses que vous avez pointées du doigts pendant la conversation.

    Bien sympa en tout cas !
    Pour avoir décidé de laisser derrière moi pas mal de choses et m’installer en Angleterre, je ne peux m’empêcher de sourire ^_^

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  13. Pierre Van Kerkhove's avatar Pierre Van Kerkhove says:

    Excellent article.

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  14. Stéphane's avatar Stéphane says:

    “Je ne critique pas non plus hein”, mais ce texte est manichéen/américain, simpliste et condescendant. En gros, la vie d’un salarié pour toi, c’est “je ne comprends pas donc vous êtes idiots”? (Si tu as des employés, c’est vraiment comme ça que tu les vois?) Ou alors (sans être agressif) c’est du personal branling, ou une simple volonté de buzz?

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  15. Marie VH's avatar Marie VH says:

    Forcément, ça me parle…
    Mais je voulais juste ajouter qu’on peut aussi essayer de tout combiner : avoir des (ok, un 😉 ) gosses et fonder sa boîte, avoir sa baraque (ok, à Bxl et pas dans le BW) et bouger beaucoup (et peut-être même plus).
    L’important est (et tu le soulignes) de ne pas s’installer dans sa zone de confort, de ne pas perdre de vue ses envies et désirs profonds, de ne pas s’oublier en chemin…
    J’en vois trop, à mon âge, qui font le bilan, qui constatent qu’il est catastrophique et qui… virent tout (femme, enfants, baraque) en faisant de solides dégâts alors qu’en fait s’ils s’étaient vraiment écoutés, ils auraient évité toute cette douleur.
    Bref, s’écouter et ne pas tomber dans une voie toute tracée dont on n’a pas forcément rêvé est souvent bénéfique à tout le monde : à la personne (qui se sent vivante) et à tout son entourage !

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  16. JL's avatar JL says:

    Tu sais dans la vraie vie, même si ton boulot est plutôt merdique et largement dans ta zone de confort, y’a moyen de pas trop mal te marrer si tes collègues deviennent des amis et pas ton chef 🙂
    Dans ce cas, y’a moyen de ne pas faire plus vieux que ton âge..
    Voire moins !
    Sinon cool la bière ci-dessous, je viendrai m’abreuver numériquement de temps en temps.

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  17. Hugo's avatar Hugo says:

    Je m’appelle Gérard, dès la sortie des études, j’ai décidé de créer mon entreprise. Là, j’ai 40 ans et je suis toujours locataire car je n’ai jamais pu acheter de maison car je n’avais pas une sécurité de revenus suffisante. Pour finir ma femme m’a quitté car elle cherchait un gars avec une situation plus stable et qui a plus de temps pour elle et pour la famille. Mais c’est pas grave, au moins je ne dois pas aller au Panos tous les matins. Je vais chez Exki.

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  18. Elisa's avatar Elisa says:

    tu as fait un choix risqué mais tu as fait un bon choix. de toutes façons, en rentrant en belgique, tu n’auras pas de problème pour trouver un emploi vu ton diplôme et ton expérience. j’ai aussi fait le choix risqué de quitter un employeur avec pignon sur rue où je subissais du harcèlement moral (cela a été une expérience très sympa de voir mon collègue direct me hurler dessus de toute la force de ses poumons sous le regard passif de mon manager). donc de ce point de vue, j’ai fait le bon choix. maintenant, le marché ne suit pas, et c’est très difficile de se repositionner et considérer le marché international a été une très bonne intuition de ta part.

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  19. Gérard's avatar Gérard says:

    Ma boîte tourne pas mal; je n’ai pas de vie car je bosse parfois soixante heures/semaine pour arriver à boucler les fins de mois, non incluses les heures passées à faire ma compta. Installé aux Etats-Unis, j’adore critiquer tout ce qui touche à mon ex-pays à la première opportunité; par contre je sens qu’il me manque quand même puisque je recherche ou me mets à produire tout petit élément qui me le rappelle, et que mes amis ici sont belges.
    Un peu stressé quand même, je sens poindre un petit ulcère à l’estomac que je ne peux pas soigner par manque de couverture sociale. Mais bon, c’est le boulot qui le veut hein, on verra ça plus tard!
    Même si je les respecte, je ne comprends vraiment pas les gens qui ne font pas comme moi, ne pensent pas comme moi et ne sont pas comme moi; quelle étroitesse d’esprit! Et quelle drôle d’idée d’avoir suffisamment de temps pour ne s’occuper que de soi, de ses proches, de ses autres passions et surtout, de ses oignons?

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  20. vinch's avatar Vinch says:

    Je suis surpris par le succès qu’a rencontré ce petit texte. Même si cela reste très minoritaire, quelques réactions négatives ont été émises à son égard (ici, sur Twitter et sur Facebook). Je m’y attendais, bien évidemment. J’ai abordé un sujet sensible. Même si chacun est libre de se faire sa propre interprétation, je tenais quand même à répondre aux critiques car certains ont exprimés des idées vraiment fausses à propos de mon texte et de ma personne.

    * Tout d’abord, comme je l’ai dit, il s’agit d’une fiction. Pas uniquement une version fictionnelle de ma vie, mais une fiction de manière générale. C’est une caricature, donc c’est normal que ce soit fortement exagéré, voire cliché.
    * Je ne veux pas faire la morale ni donner de leçons. Chacun fait ce qu’il veut. Je n’affirme pas que ma vie est mieux que la vie de quiconque. Je ne me moque pas et je ne suis pas condescendant envers les gens qui ont choisi un parcours plus classique. Je comprends et je respecte.
    * Je ne dis pas que pour réussir et être heureux, il faut fuir la Belgique. Que tout est noir en Belgique et que tout est blanc ailleurs. C’est un choix que j’ai fait et j’en suis heureux mais je ne pousse personne à faire de même. Soyez heureux, où que vous soyez et quoi que vous fassiez.
    * L’autre moi est heureux. Et il a toutes les raisons d’être heureux. La vraie vie que j’ai, il ne la connaît pas, et ça ne l’intéresse pas. Il n’y vraiment aucune raison de le plaindre.
    * Tout n’est pas rose pour le vrai moi. Vous pensez que tout devient simple par magie quand on décide d’aller vivre en Californie et de bosser dans une startup ? Vous vous trompez. C’est un peu le contraire d’ailleurs. Tout devient plus compliqué. En 2013, j’ai passe l’année la plus difficile de ma carrière, voire de ma vie.

    En conclusion, il n’y avait pas grand chose à retirer de ce texte. J’ai juste trouvé l’exercice amusant. J’ai toujours voulu écrire des fictions, il fallait bien commencer par quelque chose. Je suis navré si j’ai blessé quelqu’un.

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  21. Abel's avatar Abel says:

    Texte bien écrit.
    Je rêve aussi de créer ma start-up, mais malheureusement, je ne sais pas comment entreprendre en Californie!

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  22. Greco Jé's avatar Greco Jé says:

    Ciao Vinz.
    J’ai trouvé ta story superbe !
    J’ai 23 ans et j’habite à La Louvière.
    J’ai bossé 2 ans dans une banque avant d’ouvrir ma boite en 2013. Je voulais de nouveaux défis et par dessus tout, je voulais aider les gens.
    J’en avais marre d’être un mouton !

    Ta story est pas si fictive que ça, car je m’y suis retrouvé dedans. Je voulais acheter une maison, une golf 6 et emménagé avec ma copine grâce à mon salaire et mon cdi.

    J’ai tout envoyé chi** et je me suis lancé dans la vie périlleuse de l’indépendant. D’ailleurs je vis toujours chez mes parents et je roule en demi golf.

    Je regrette pas mon choix et je respecte tout comme toi l’opinion les des gens qui veulent un poste fixe sous cdi.

    On est tous les deux fils d’émigrés italiens donc on sait ce que veut dire l’instabilité 🙂

    Je te souhaite tout le meilleur dans ta vie professionnelle et familiale!
    Continue tes stories, elles sont géniales !

    Complimenti.

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  23. JT's avatar JT says:

    Hey, arrêtez de râler les deux frustrés dans le fond là :-p

    Chouette texte… quelques clichés gros comme des maisons cubiques affreuses du BW c’est clair, mais c’est une fiction donc c’est un peu le but.

    startup >< pas d'enfants: l'un et l'autre ont leurs avantages et inconvénients…

    L'important est de s'écouter et faire nos propres choix qui nous rendent heureux.

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  24. Maïté's avatar Maïté says:

    J’aime beaucoup ce texte, il est bien écrit. C’est une belle fiction parce que tu parviens à décrire cette légère fêlure de l’imposture de soi, la plus cruelle d’entre toutes.

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  25. marc's avatar marc says:

    So f*** true… and your second life sounds better!

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  26. Merci de m’avoir ouvert les yeux..

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  27. Beatrice's avatar Beatrice says:

    A mon avis, j’apprécie bien votre manière d’écriture! Bonne continuation! et Bonne Année 2014!

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  28. Benjamin's avatar Benjamin says:

    Notons toutefois qu’il est possible d’avoir une vie pépère aux US (comme moi) ou ailleurs sans avoir l’esprit entrepreneurial.
    Mais la chose que je soulignerai dans cet article c’est qu’il faut oser bouger, voyager, aller voir ailleurs et oser faire tant qu’on est jeune avant d’être ancré. C’est évident, bateau comme remarque mais c’est vrai et une fois qu’on entre dans cette mouvance on voit plus clair.

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