Comparaison

Je suis de retour depuis presque deux semaines en Belgique et j’ai pu déjà revoir pas mal d’amis et de membres de ma famille. On a beaucoup discuté de ma/notre nouvelle vie, cela suscite évidemment la curiosité. Les interrogations qui reviennent souvent concernent les disparités entre la Belgique et les États-Unis. Même si les deux cultures sont relativement proches, il existe des différences notables. Si ça vous tente un jour de passer à l’acte et de vous envoler vers le rêve américain, ceci pourrait vous intéresser.

Ma comparaison porte sur ce que je connais. Je vis en Californie et ce que je dis n’est pas à généraliser à l’ensemble des États-Unis. La Californie est un monde à part et la Silicon Valley en particulier est un monde à part dans ce monde à part. Je sais que la donne est différente si vous vivez dans l’Idaho ou le Michigan.

Le système politique

La première chose à savoir quand on débarque aux États-Unis, c’est qu’on arrive dans un pays avec un système politique très libéral, assez différent de ce qu’on connait en Europe (la Belgique est plutôt de tendance sociale-démocrate). Aux États-Unis, on donne moins à l’état (via les taxes et impôts divers) et celui-ci est beaucoup moins interventionniste. Cela a du bon et du moins bon mais ça dépend évidemment de vos convictions politiques…

Voici quelques différences considérables :

  • L’indexation des salaires, le pécule de vacances et le 13ème mois n’existent pas. D’un autre côté, on vous enlève beaucoup moins sur votre salaire brut (seulement aux alentours de 30%).
  • La plupart des contrats sont “At-Will”, c’est-à-dire qu’on peut vous licencier sans préavis. D’un autre côté, vous pouvez partir de votre boulot du jour au lendemain.
  • Les allocations familiales sont inexistantes et les pensions beaucoup moins importantes. À nouveau, si vous avez un bon job, comme on vous prend moins à la base, il est plus facile d’épargner, et vous n’aurez peut-être pas besoin de ces aides.
  • etc.

En vulgarisant beaucoup, dans un système politique comme en Belgique, on a tendance à vous prendre plus d’argent à la source pour ensuite le redistribuer équitablement sous formes d’aides, de primes, d’allocations, etc. Si vous n’avez pas forcément besoin de toutes ces choses, vous avez quand même payé pour. Aux États-Unis, on vous laisse quasiment tout ce que vous gagnez et vous vous débrouillez ensuite pour placer votre argent dans ce que vous souhaitez.

Pour ma part, je me reconnais beaucoup plus dans un système libéral (voire libertarien) que dans un système social-démocrate (mais j’imagine que vous vous en doutiez un peu).

La météo

Le truc pour lequel il n’y a vraiment pas photo. Peu de pluie à San Francisco, jamais de neige depuis 1976, des températures qui vont rarement en dessous des 10 degrés mais aussi rarement au dessus des 25 degrés. On dit que c’est le printemps tout l’année à San Francisco, sauf durant les deux mois d’été, où c’est l’hiver, à cause du brouillard.

La neige à San Francisco
La dernière fois qu’il a neigé à San Francisco, les gens avaient beaucoup de cheveux.

Les loisirs et les sorties

Les employés ont droit à assez peu de congés aux États-Unis mais comme j’aime le dire, nous avons 104 jours supplémentaires de congé, tant nous profitons à 100% de nos week-ends, ce qui n’était pas du tout le cas quand nous étions en Belgique. Tout ça grâce à la météo clémente mais aussi grâce aux richesses de la ville et de la région. Il y a toujours quelque chose à faire et nous en profitons la plupart du temps pour nous vider l’esprit et être en pleine forme le lundi matin de retour au boulot. Culturellement, San Francisco est une ville très correcte. On y trouve quelques musées, des cinémas, des salles de concerts, des théâtres, un opéra, etc. même si cela reste probablement inférieur à certaines villes de la côte est, comme New York.

Au niveau sorties, on trouve de nombreux restaurants et de nombreux bars, d’origines et de styles vraiment différents afin que chacun y trouve son compte. Par contre, dès qu’un resto devient un peu “hype” (ou s’il a + de 4 étoiles dans Yelp), vous devrez faire la file, parfois pendant plus d’une heure, pour y avoir une table. Je ne m’y ferai jamais.

Zazie
La file pour avoir droit à un brunch chez Zazie, dans le quartier de Cole Valley.

Mais ce qui choque le plus l’Européen qui débarque aux États-Unis, c’est que tous les bars ferment à 2 heures du matin. En conséquence, on commence à faire la fête beaucoup plus tôt. Pour ma part, je n’ai jamais été un gros fêtard donc ça ne me dérange pas et je trouve même ça mieux. Je n’ai jamais compris pourquoi il fallait attendre qu’il soit presque minuit pour qu’il commence à y avoir de l’ambiance dans les bars en Belgique.

La bouffe et les boissons

Non, le hamburger accompagné d’une Bud Light n’est pas le seul plat qu’on puisse manger aux États-Unis. En Californie, on mange vraiment très bien, et en particulier à San Francisco qui est une des meilleures villes américaines pour les amateurs de bouffe. Dans les supermarchés (ouverts tard et le dimanche, soit dit en passant), presque tous les produits frais sont locaux et de bonne qualité.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai l’impression de mieux manger depuis que je me suis expatrié. Je mange plus de légumes et moins de féculents. Par contre, je suis évidemment toujours partisan d’une bonne crasse de temps en temps (en particulier, je suis un grand fan des food trucks qui sont très répandus aux États-Unis).

Whole Foods
Le rayon légumes chez Whole Foods Market.

Tout ça n’est évidemment valable que pour la Californie. J’ai eu l’occasion de me promener dans des états un peu plus perdus comme l’Utah, l’Idaho et le Wyoming et c’est vraiment un défi de trouver un truc correct à manger là-bas.

La bière américaine est aussi une réelle découverte et une agréable surprise. Il y a énormément de microbrasseries qui produisent de la bière de très haute qualité. Il est également possible de trouver pleins de bières belges dans les magasins (spécialisés ou non) mais elles sont évidemment un peu plus chères. Et il est même assez simple de trouver de l’Orval, ce qui ne semble pas être le cas en Belgique (d’après ce qu’on m’a dit).

Le vin californien n’a plus rien à prouver non plus (je vous recommande de regarder le film Bottle Shock à ce sujet) même si mes amis français vous diront que ça ne vaut pas encore le vin de leur pays 😉

Le service

Pour moi, le plus gros décalage entre Europe et États-Unis tient dans le service à la clientèle. Les Américains sont la plupart du temps très sympas, souriants et compréhensifs. Ils ont l’air vraiment heureux de vous aider et de vous servir. Cela rend évidemment l’expérience globale beaucoup plus agréable.

Vous ne devrez jamais attendre 15 minutes pour avoir l’opportunité de payer votre addition dans un restaurant. Cependant, on est parfois à la limite du harcèlement tant ils viennent vous demander toutes les 5 minutes si tout va bien. Par contre, on sent que quand vous avez fini, vous n’êtes plus trop le bienvenu. On ne traîne pas au resto pendant des heures comme on peut le faire en Europe.

L’autre revers de la médaille, c’est le pourboire (tip) qu’il faut ajouter au prix total de ce que vous avez consommé. Il varie entre 15% et 20% de la note. Personnellement, ça ne me dérange pas, c’est un mal pour un bien, car je sais que s’il n’y avait pas le pourboire, le service serait moins bon. Pourquoi être sympa avec le client alors que vous serez de toute façon payé de la même façon ?

Les crottes de chien

Je voulais absolument en parler. En deux ans, je n’ai jamais vu une crotte de chien trainer sur un trottoir à San Francisco (ou si peu). Pourtant, nos amis canins sont omniprésents, c’est une des villes américaines où il y a le plus de chiens par habitant. Il y a aussi beaucoup de parcs aménagés pour les chiens, où on vous fournit le nécessaire pour ramasser les excréments de votre animal de compagnie. De nouveau, l’amende est lourde si vous laissez trainer un caca quelque part, et les forces de l’ordre sont là pour faire respecter les règles.

Les chiens
Nos amis canins qui jouent à la baballe.

La route et les voitures

Je n’ai jamais été aussi zen en voiture qu’en Californie. Les gens sont courtois et respectent les règles. On peut même dire qu’ils sont limite “papys” au volant. Personne ne vous collera au cul, ne vous fera une queue de poisson ou vous fera des appels de phare si, aux yeux de votre agresseur, vous ne roulez pas assez vite sur la troisième bande. Évidemment, la menace qui pèse en cas d’infraction est plus importante aux États-Unis. Les policiers sont présents partout, et les amendes sont très lourdes, mais au moins, tout le monde se tient à carreau et on se sent en sécurité !

En Belgique et d’autres pays d’Europe, j’ai toujours eu l’impression qu’un sentiment d’impunité total régnait sur les routes (et c’est même officiel depuis peu). Les forces de l’ordre sont inexistantes, les gens roulent comme des dingues et installent des avertisseurs de radar alors qu’il suffirait juste de respecter les limitations de vitesse pour éviter les problèmes ! Ne pas respecter les règles sur la route est devenu une normalité. Je suis partisan du fait que chacun fait ce qu’il veut de sa vie, mais quand ça met en danger les autres, je n’arrive pas à l’accepter, et je le condamnerai toujours.

D’après moi, en Californie (et peut-être dans d’autres états — je n’ai pas vérifié), deux choses permettent à chacun d’être beaucoup plus calme et fluidifient fortement le trafic :

  • Sur l’autoroute, il est autorisé de dépasser par la droite. Le connard de la bande du milieu n’existe pas. Ça demande d’être plus attentif quand on change de bande, mais honnêtement, ça change vraiment tout.
  • Lorsque vous êtes à un feu rouge et que vous voulez tourner à droite, vous êtes autorisés à passer si rien ne vient de la gauche (sauf indication contraire bien-sûr).

De plus, les routes sont en général plus larges et de meilleure qualité, ce qui doit aider aussi.

La route
Je ne m’énerve (presque) plus jamais au volant.

Autre chose, le concept de la voiture de société n’y existe pas et je trouve que c’est une bonne chose. Certaines boîtes vont même plus loin, et encouragent leurs employés à utiliser le vélo ou les transports en commun en pénalisant les gens qui viennent en voiture (en faisant payer le parking, par exemple). De toute façon, si vous vivez et travaillez à San Francisco, posséder une voiture est inutile vu que les transports en commun sont relativement efficaces et quasiment jamais en grève (même si parfois, je trouve que “MUNI sucks“) et que des initiatives comme Zipcar, Uber ou encore Lyft sont très développées.

Aussi, les voitures électriques ont l’air d’être en plein essor, car on peut en apercevoir beaucoup (majoritairement des Tesla mais pas uniquement) et parce que les bornes de recharges sont présentes un peu partout.

La banque et le paiement

Un truc pour lequel on est vraiment super fort en Belgique, c’est la banque. Tout se fait par virement électronique, nos cartes disposent de puces et nos systèmes sont très sécurisés de manière générale. Aux États-Unis, de façon étonnante, c’est encore le Moyen-Âge. On utilise encore beaucoup les chèques car il y a des frais si on fait des virements. Il y a des frais pour quasiment le moindre truc d’ailleurs. Il y a aussi beaucoup de fraudes, du fait que les cartes utilisent encore exclusivement les bandes magnétiques, qu’on ne vous demande jamais votre code pin si vous utilisez une carte de crédit et qu’une partie de la sécurité repose encore sur le truc le plus facilement falsifiable du monde qu’est la signature. À cause de toutes ces fraudes, si vous payez en ligne selon un modèle qui leur semble anormal (genre réserver un billet d’avion sur un site espagnol), votre banque bloquera immédiatement votre carte et vous appellera pour vous demander si c’est bien vous qui venez de faire ce paiement. D’un côté c’est bien car ils semblent prendre un peu la sécurité au sérieux mais c’est quand même très embêtant à la longue, surtout qu’ils pourraient éviter tous ces tracas en améliorant le système en amont (mais ça ne se fera pas en un jour).

En revanche, et sans doute à cause de ce retard au niveau bancaire, on peut voir la naissance de pas mal de startups américaines destinées à révolutionner (ou “disrupter” comme ils disent) le domaine, comme Square, Stripe, Simple, Venmo et beaucoup d’autres.

Starbucks
Vous pouvez payer avec votre smartphone chez Starbucks.

Les soins de santé

C’est assez simple, si vous n’avez pas d’assurance, il ne vaut mieux pas tomber malade car vous allez très vite devenir pauvre (même si c’est en train de changer avec les réformes récentes de Barack Obama). Heureusement, la plupart des entreprises fournissent des assurances de qualité à leurs employés et des visites de routine chez le médecin et le dentiste ne vous couteront pas grand chose. Toutefois, si vous deviez subir des interventions plus lourdes, il vaut toujours mieux le faire en Europe.

Le cout de la vie

La vie est très chère à San Francisco. Comptez à partir de $2000/mois pour un appartement une chambre et à partir de $3000/mois pour un appartement deux chambres.

Tout est vite un produit de luxe, surtout si vous voulez manger un peu sainement (les trucs surgelés dégueulasses sont bon marché, quant à eux). Vos courses vont donc à chaque fois vous couter un peu cher de même que les boissons dans les bars (surtout le vin, alors que c’est souvent local) et les restaurants de manière générale. Il y a évidemment moyen de bien manger pour des sommes totalement correctes si on cherche un peu (et sans devoir faire la file).

En contrepartie, on est vraiment mieux payé (et surtout moins taxé) qu’on ne l’était en Belgique, surtout dans cette bulle qu’est l’industrie technologique. Du coup, l’un dans l’autre, notre niveau de vie est plus ou moins pareil (voire mieux) que ce qu’il n’était avant de débarquer à SF.

Les gens et l’atmosphère générale

Je trouve les gens assez “cool” en Californie, relativement ouverts mais parfois compliqués et un peu arrogants (surtout les petits jeunes qui pensent qu’ils sont les rois du monde car ils bossent dans une boîte technologique renommée). L’atmosphère générale reste positive, on sent que les choses bougent à toute vitesse, et se trouver entourés de gens super intelligents et super créatifs est très enrichissant.

Canard
Normal à San Francisco.

Mais ce que je trouve le mieux quand je compare avec la Belgique, c’est que les gens qui entreprennent et qui réussissent sont bien vus et ne sont pas considérés comme des magouilleurs et des profiteurs. On ne se demande pas si c’est normal que X gagne autant d’argent. On se demande comment il a fait et on s’en inspire. L’argent n’est pas un tabou, bien au contraire.

Bref, tout le monde est heureux de travailler dans cette bulle innovante qui ne connait pas la crise, remplie d’opportunités en tous genres et qui a déjà révolutionné plusieurs industries. En espérant qu’elle n’explose pas trop vite car j’ai parfois l’impression qu’on ne règle pas les bons problèmes !

Conclusion

Je pense avoir abordé les sujets les plus importants. Je pourrais encore vous parler de plein de choses, comme l’éducation, mais je ne suis pas vraiment concerné et je ne m’y connais pas assez pour en parler. Je n’ai pas non plus parlé des problèmes liés à l’obtention d’un visa car ils mériteraient un article de blog à eux seuls !

Je le répète, cette comparaison porte sur ce que je connais mais surtout sur mes goûts et convictions personnelles. Je sais que beaucoup ne seront pas d’accord avec cette notion de “mieux” que j’exprime souvent dans cet article car c’est totalement subjectif.

Quoiqu’il en soit, si vous voulez faire vos valises pour les États-Unis, vous pourrez désormais le faire plus ou moins en connaissance de cause !

25 Comments

  1. Laurent's avatar Laurent says:

    Juste une petite remarque : « Pour ma part, je me reconnais beaucoup plus dans un système libéral (voire libertarien) que dans un système social-démocrate (mais j’imagine que vous vous en doutiez un peu). » et ensuite trouver : « Toutefois, si vous deviez subir des interventions plus lourdes, il vaut toujours mieux le faire en Europe. », ça fait un peu mal au cul. 😉

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  2. Intéressant, mais comme Laurent, je constate que le système libertarien, c’est bien quand ça nous arrange. Quand il s’agit de se tenir à carreaux au volant, quand il s’agit d’y avoir plein de forces de l’ordre qui veillent à la sécurité… c’est certainement très agréable, mais ce n’est pas du tout libertarien, ni même vraiment libéral (je ne vais pas faire tout un roman sur l’ultra surveillance des Etats-Unis en matière d’internet et des communications en général).
    Et bien entendu, les systèmes de soin… c’est sûr que quand on a du fric, c’est mieux de le garder pour soi, de moins le redistribuer, quitte à aller se faire soigner ailleurs si c’est moins cher.
    Mais sinon… bon séjour à San Francisco !

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  3. Cedric's avatar Cedric says:

    Quelques remarques.

    1. Pour moi, le niveau des loyers est actuellement supérieur à ce que Vincent décrit. Il faut compter entre $2.000 et $2.500 pour un studio, on passe aux environs de 2.800/3.500 pour une chambre. La flambée des prix s’explique aussi dans le manque de constructions ces 20 ou 30 dernières années dans la ville, qui est l’objet de toutes les convoitises. La gentrification et les expulsions – phénomène parfaitement insupportable ! – vont bon train.

    Quant à la remarque de Laurent, ma foi, je l’ai également constaté pour les soins dentaires. Leur prix est abominable ici (même avec une DKV d’expatrié comprenant ces soins) – 2 à 3 fois le prix de la Belgique dans certains cas! -. J’ai donc décidé de procéder à des soins en Belgique à mon retour, mais n’ayant plus de mutuelle (trois mois après avoir quitté le territoire), ma DKV est ma seule source de remboursements. J’ai eu l’occasion de visiter les urgences également. Mieux vaut disposer d’une très bonne couverture santé.

    Lorsqu’on est freelance comme moi (donc qu’on ne dispose pas d’une couverture santé via son employeur), la facture peut rapidement atteindre 500 USD par personne par mois (350 euros). En Belgique, je payais plus de 2.000 EUR de lois sociales par trimestre (pour une pension plancher) et le niveau de taxation était proche ou supérieur à 50%. Les systèmes sont incomparables.

    Je pourrais aussi dresser une liste des comparaisons, assez proche de celle de Vincent: civisme sur la route, dans la rue, administrations particulièrement conviviales en cas de questions, etc. Au chapitre des agacements: la course au plus healthy que healthy vire à l’obsession (on avance ici clairement vers une génération d’êtres humains augmentés), entrer dans un point de vente et être harcelé par les vendeurs, l’aspect très superficiel des relations humaines, etc.

    Globalement, Vincent a très bien décrit la vie ici (à ne pas confondre avec le reste des Etats-Unis). 🙂

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  4. Fred's avatar Fred says:

    Au niveau des services, dire qu’ils sont heureux de vous rendre service et rajouter ensuite à propos des tips: ” Pourquoi être sympa avec le client alors que vous serez de toute façon payé de la même façon ?” n’est il pas contradictoire ?

    Moi je comprend surtout qu’ils ne sont pas là dans votre intérêts, mais uniquement dans le leur non ? et donc pas si heureux que ça de vous rendre service…un petit peu hypocrite je trouve.

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  5. Gaetano's avatar Gaetano says:

    A vous lire, Vincent et Cédric, j’ai le sentiment qu’il s’agit d’une ville faite de plus en plus pour l’élite: des gens bien éduqués, avec un bon diplôme, un bon réseau, un bon job,… et dans ces cas-là, ce sera le paradis. Je me trompe?

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  6. Martin's avatar Martin says:

    Hello Vincent,

    je sais que tu n’est pas directement concerné pour le moment par ça, mais est-ce que tu sais ce que coûte les écoles et les gardes d’enfants là-bas? Une question que je me suis toujours posée et pour laquelle je n’ai pas encore de réponse, c’est de savoir comment les parents géraient les congés de leurs enfants là-bas. C’est déjà compliqué ici, vu que tes enfants ont environ trois fois plus de jours de congé que toi, et qu’il faut donc trouver des solutions pour couvrir le temps restant, mais aux Etats-Unis, avec si peu de congés, je me demande sincèrement comment ils s’y prennent.

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  7. Martin's avatar Martin says:

    coûte -> coûtent

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  8. Xavier's avatar Xavier says:

    Super l’article.
    Alors pour le suivant j’aimerais savoir comment faire la transition, comment trouver du boulot là-bas sans y être, l’administration etc. Le processus pour switcher !

    Merci !

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  9. vinch's avatar Vinch says:

    Fred : J’ai dit “Ils ont l’air vraiment heureux” mais bien-sûr, certains (voire la plupart) doivent être hypocrites mais ce n’est vraiment pas grave, je préfère un bon service hypocrite qu’un mauvais service sincère.

    Martin : Effectivement, je ne suis pas encore dans le cas donc c’est difficile à dire mais beaucoup de gens ont des enfants et ils ont l’air de s’en sortir. Par contre, comme le dit Gaetano, il faut sans doute être dans l’élite pour y arriver, mais si tu étais là-bas, tu en ferais clairement partie 😉

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  10. vinch's avatar Vinch says:

    Xavier : Je ferai un article un jour sur les visas et la transition.

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  11. internaciulo's avatar internaciulo says:

    Bonjour,

    article intéressant, je me permets de réagir sur un seul point

    penser que l’état américain n’est pas interventionniste dans l’économie est un contresens total.

    C’est l’état américain qui a sauvé l’économie américaine du chaos après le crise du libéralisme en 1929, et cette dure leçon a bien été retenue après 1945 où l’état a continué à irrigué massivement l’économie.

    La différence avec l’Europe est que assez rapidement le choix politique qui a été fait par la classe dominante a été de subventionner l’économie non pas par des dépenses sociales mais par des subventions plus directs, notamment un budget militaire hypertrophié plutôt que . Sans ces subventions et interventions étatiques massives, l’économie américaine aurait été rapidement surpassé par ses concurrents. Sans les investissements massifs de l’état américain (par exemple dans les semi-conducteurs), la silicon valley n’existerait pas. C’est une fois que les investissements étatiques dans un secteur donné ont porté leurs fruits que ce secteur réclame le libre échange (chez les autres) avant de réclamer à nouveau la protection de l’état-nounou des corporations une fois que la concurrence étrangère prend le dessus (face aux voitures japonaises par exemple)

    Même lors des périodes où le gouvernement américain prêchait avec le plus de passion le libre marché pour les autres, sous Reagan, les protections et subventions pour sa propre économie étaient au plus haut.

    Ce n’est pas spécifique évidemment aux états-unis : l’Angleterre avant elle a été on ne peut plus interventionniste (faisant intervenir l’armée par exemple) avant d’être favorable au libre échange chez les autres une fois qu’elle était solidement armée, puis à nouveau protectionniste quand elle se sentait dépassée.

    PS: commentaire imparfait car rédigé rapidement sur un sujet méconnu et en rupture avec la version hollywoodienne du fonctionnement des marchés libres.

    Une description nettement meilleure se trouve dans cette conférence de Noam Chomsky sur le capitalisme corporatiste étatique

    http://www.youtube.com/watch?v=kM1asaC9QD8

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  12. Philmod's avatar Philmod says:

    Excellent résumé de ce que je répète quand je rentre en Belgique.

    J’aurais ajouté certains points:
    – Leur consommation excessive de médicaments (qui est en partie due au système de santé).
    – Ils dépensent beaucoup plus aisément / rapidement leur argent.
    – Non seulement le prix du logement, mais aussi la difficulté de trouver une collocation qui peut se comparer à une recherche d’emploi (lettre de motivation, interviews, …).

    (J’avais d’autres idées quand j’ai lu ton article pour la première fois, mais ca ne me revient plus maintenant)

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  13. Merci pour ce temoignage, bien precieux car je compte bouger vers San Francisco ou New York dans l’annee qui vient. Vivant a Londres, je trouve pas mal de similitudes.

    Quand au systeme a la “Belge”, j’ai ete independant pendant 11 ans et tout ce que j’ai recolte ce sont des dettes fisales monstrueuses alors que j’ai correctement bosse :-/

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  14. Bartdude's avatar Bartdude says:

    Gaetano > En même temps, je connais peu d’endroit sur terre où il vaut mieux être mal éduqué, seul et au chômage … d’une manière quasi générale, on vit mieux avec une bonne éducation et un bon job. Et soit dit en passant, malgré toutes les interventions de l’état-providence et les nombreuses retenues à la source, le fait est que même ici, il vaut mieux ne pas se retrouver inemployé ou malade trop longtemps, car peu importe le temps qu’on a côtisé on peut vite se retrouver dans la merde malgré tout si on n’a pas pris les devants avec toutes sortes d’assurances complémentaires. Je dirais donc qu’avec si peu de garanties, je préfèrerais gérer mon argent moi-même que le confier à quelques incapables. Mais bon, la communication détat a tellement bien fait les choses que la plupart des gens sont persuadés que rien ne peut leur arriver car le nanny-state veille au grain. Le réveil est parfois douloureux malheureusement…

    Cela dit, d’une manière générale, les quelques articles écrit par Vinch sur le sujet montrent je crois assez bien qu’il ne faut ni idéaliser ni diaboliser aucune des situations. Non, tout n’est pas génial aux states (le rêve américain est quand-même plutôt dépassé), mais tout n’y est pas pourri non plus. Chacun voit midi à sa porte en fonction des opportunités qui s’offrent à lui, et que ce soit là ou ici, chacun fait ce qu’il peut pour trouver le bonheur avec ce qu’il a.

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  15. Benjamin's avatar Benjamin says:

    Mon petit grain de sel concernant les enfants, l’école, la crèche.
    Même si il n’y a pas d’allocations familiales comme en Belgique avoir un enfant permet d’avoir une réduction fiscal un peu comme en Belgique quand on est chef de famille. Mettre son enfant a la crèche permet d’avoir une réduction fiscale aussi en fin d’année mais bon …
    La crèche (j’en suis encore que la) coûte cher. J’habite a Boston et la moyenne tourne aux alentours de 2000$/mois. Boston est considéré la ville la plus cher niveau crèche. En Californie ça tourne autour de 1800$ je pense. Avec le peu de jours de congé qu’on a ici, il est moins cher de faire voyager les grand parents de Belgique pour qu’il le garde ici. Mais quand ils sont encore petits (<5 ans), les crèches (de manière générale) ne ferment jamais plus de 2/3 jours d'affile et ne ferment jamais une semaine entière (faut choisir une bonne crèche aussi pour ça). Ici comme tout tourne autour du monde médical, des hôpitaux (qui ne sont jamais en "vacances") et qu'il n' y a pas beaucoup de jours de congés, les crèches savent qu'ils ne peuvent pas fermer a tout bout de champ.

    Ben

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  16. Sandra's avatar Sandra says:

    @Laurent: je suis la femme de Vinch et je peux t’assurer que nous continuons tous les deux à cotiser à la mutuelle. Cela va faire deux ans. Nous n’en profitons jamais car lorsque nous sommes malades, c’est ici aux US que nous nous faisons soigner. D’un autre côté, Vinch a travaillé pendant 6 ans en Belgique et moi 4 (et heureusement pour nous, nous ne sommes presque jamais tombés malades). Pendant toutes ces années, nous avons payé nos impôts et cotisé comme de bons citoyens.

    Pour ma part, lorsque je suis arrivée aux US, je n’avais pas de boulot et mon statut de travail ne permettait pas de toucher le chômage. Il me permettait de le faire en Belgique, et comme d’autres l’ont fait, j’aurais pu envoyer quelqu’un à ma place aller déposer ma carte de chômage et toucher mes allocations peinard pendant deux ans. Ce n’est pas correct d’un point de vue éthique, j’ai choisi de ne pas le faire.

    Nous sommes loin d’être des profiteurs des systèmes. Nous avons choisi de nous expatrier et d’en subir les conséquences (bonnes et mauvaises).

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  17. Yann Lebout's avatar Yann Lebout says:

    Cela conforte tout à fait l’idée que je me faisais de la Silicon Valley.

    Evidemment, comme je suis plutôt tendance très social-démocrate, le libéralisme sécuritaire des US ne me plaît pas. Mais je peux tout à fait comprendre pourquoi certains l’apprécient.

    Je me posais quelques questions:

    – Qu’en est-il de l’acceptation des minorités (égalité homme/femme, minorités ethniques et d’orientation sexuelle,…). Est-ce aussi ouvert qu’on le dit? Y-a-t’il des vraies possiblités pour une femme/un musulman arabe de s’intégrer et de progresser professionnellement, ou trouve-t-on le même plafond de verre qu’en Europe?
    – Qu’en est-il des armes à feu et du fonctionnement judiciaire?
    – Qu’en est-il de la politique? Est-ce un sujet de débat? Est-ce que les gens sont politisés?

    Quand à la vision de l’entrepreneur-fraudeur en Belgique, je ne l’ai jamais entendue que de la part des entrepreneurs, je n’ai pas l’impression que les “gens dans la rue” ont une vision négative de l’entreprenariat ou de la réussite, mais bien des privilèges façon cadres aux salaires très élevés (des employés, pas des entrepreneurs, donc), parce que ça se rapproche de la politisation de la fonction publique et politique. Mais bon, c’est un détail…

    Bon amusement!

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  18. vinch's avatar Vinch says:

    Yann : Je vais devoir écrire une suite car il y a beaucoup de choses qui me sont revenues après et dont j’aimerais parler également.

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  19. Cédric's avatar Cédric says:

    Vraiment intéressant. Merci pour le partage.
    Je viens passer quelques semaines à SF (départ dimanche) et je serais curieux de te rencontrer pour en apprendre davantage. Si tu as un peu de temps de libre.

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  20. Nico's avatar Nico says:

    Bonjour Vincent,

    En lisant ton billet je me suis totalement reconnu, je suis heureux que toi aussi tu es fais le paris contrairement à la plupart des gens. J’en connais énormément qui ont préféré la sûreté par peur de l’échec.

    Que tu sois allé à SF est un très bon dépard. Je comprend à quoi tu pense quand tu évoque un système plus libéral. Cet environnement me paraît bien entendu beaucoup plus propice à l’entreprenariat que celui que nous connaissons en Europe…

    Je vois que tu travail chez Instaply a tu quelque chose avoir avec sa création ?

    Au plaisir de lire ta réponse!

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  21. Karim's avatar Karim says:

    On ne se connait pas et je suis tombé par hasard sur ton post mais merci pour cet article très intéressant, éclairant et inspirant.

    Je n’ai pas encore fait le pas, pensant que la sphère belge des “startups” pouvait décoller. Évidemment, je salue les initiatives du Betagroup & co mais ça fait près de 4 ans que j’observe et il ne s’y passe rien d’aussi palpitant qu’à SF (avis personnel). Cependant, le challenge est là (et certains y travaillent dur) mais, si tout le monde s’en va, il ne sera jamais résolu… 🙂

    Même si je trouve ça (vraiment) dommage, je n’ai plus vraiment le choix en te lisant : il va vraiment falloir que je vienne voir par mes propres yeux 🙂 (et, surtout, voir si je suis fait pour SF).

    P.S.: J’espère vraiment voir la suite de l’article !

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  22. Marc.A's avatar Marc.A says:

    Merci pour votre initiative et pour la pertinence de votre article!

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  23. ouhlà ...'s avatar ouhlà ... says:

    ” Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut rien voir ”

    Evidemment, quand on reste dans son “entre soi”, tout baigne…

    Allez donc vous balader un peu dans les réserves indiennes de l’Utah, vous y verrez ce que cette grande nation est capable d’infliger aux “natives”…

    En sillonnant en voiture les campagnes, vous n’avez jamais été intrigué par la profusion des habitats précaires ? 40 000 000 d’américains y vivent pourtant…

    Du temps de Roosevelt, le niveau de taxation des très hauts salaires était à…..91%

    La dernière fois que je suis allé à SF, je me suis trompé d’un block, dans downtown, c’est mon fils qui m’a sauvé la mise…Il est noir.

    and so on…

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  24. veloclic's avatar veloclic says:

    Article très instructif et captivant. Un grand merci à l’auteur…

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  25. Wioutche's avatar Wioutche says:

    Ça déchire cet article.. et ça résume exactement ce que j’ai vécu pendant 6 semaines aux Etats-Unis…
    Moi aussi, ce qui m’intéresserait, c’est de connaitre la transition… comment tu trouves le job là-bas et réussit à avoir un VISA pour y rester…..SF c’est de loin la plus chouette ville des States…

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